Chapitre II : La Disparition
Il est temps de lever le voile, le narrateur est en fait Sunnk. J’avais besoin de prendre du recul pour vous raconter ses évènements mais je dois assumer désormais. "Les Scorbutes Noires" est une secte d’adeptes de Rushu qui pense que Brakmar ne fait pas son devoir et agit donc à sa place, mais personne ne pensait qu’ils existaient vraiment, on se laissait croire qu’ils n’étaient qu’une légende pour faire peur, enfin… jusqu’à ce jour.
« -Nous devons y aller !
-Tu es fou Sunnk ! Il ne faut pas ! On monte à Bonta prévenir la garde.
-Pas le temps il faut y aller au plus vite !
Et je partis aussitôt. Ne voulant pas être seule ma fiancée me suivit. Nous avons pris nos dragodindes et je crois qu’elles n’ont jamais autant couru, ni jamais été aussi vite.
Au matin du 24 Fraouctor 641 j’étais arrivé à Amakna, les rues étaient désertes, il n’y avait plus un seul villageois, tous avaient préférés rentrer par crainte. Les Scorbutes Noires se tenaient devant moi. L’atmosphère était tendue, je ne savais quoi faire, ils ne le savaient pas non plus. C’est là qu’il est apparu, comme surgit du monde de Rushu.
«-Sunnk, mais quel plaisir de te voir. Ça fait si longtemps depuis la Milice Bontarienne, j’espérais que tu me chercherais, mais non finalement.
-Dorva à quoi tu joues ? Tu fais des choses qui ne te ressemblent pas.
-Voyons Sunnk, tu ne peux pas savoir ce qui me ressemble ou pas, j’étais toujours derrière toi quand tu étais la vedette.
-Tu veux donc te venger de moi, c’est ça ?
-Non Sunnk voyons, ne soit pas si égocentrique, j’accomplis mon devoir en assouvissant le souhait de Rushu sur ce monde.
-Pourquoi fais-tu cela ? Lui as-tu déjà parlé ? Connais-tu ses désirs ? Te rends-tu compte seulement des morts que tu vas causer ?
-Bien sûr que je le sais ! Il est venu à moi et m’a guidé !
-Je ne te laisserais pas faire Dorva et s’il le faut, tu mourras.
-Non crois-moi, c’est toi qui mourras !
Sur ces mots, je brandis mon Epée Toche et Dorva envoya ses hommes au combat. Un long combat démarra alors et c’était évident pour moi, son issue changerait beaucoup de choses. Je me vois terrasser les soldats, j’étais sans pitié et eux n’en avaient pas pour moi. Un à un les hommes de Dorva tombèrent et c’est là qu’il décida de combattre et tout changea. Il était devenu si puissant, il avait une technique aux dagues parfaite, j’étais submergé, je sentais l’issue du combat arriver. Dans une dernière force que je n’imaginais pas je parvins à tuer son dernier homme.
« -Comment as-tu pu tous les tuer ! J’aurais voulu t’épargner mais dans ses conditions, crois-moi, c’est mieux pour nous tous que tu meures.
-Lâche !
Une ombra s’abattit sur moi, et je m’écroulais.
Je repris connaissance un mois plus tard dans une maison. La famille vint me voir et m’expliqua que Dorva m’avait loupé de peu et n’avais fait que m’assommer. Mais immédiatement j’ai pensé à elle.
«-Où est la femme qui m’accompagnait ?
-Une femme ? J’ai peur que personne ne vous accompagnait.
-Mais si bien sûr que si !
-En tous cas quand on vous a amené là, vous étiez seul.
Je pris mon épée, j’enlevais les bandages et sorti dehors. Je vis une foule m’acclamer d’avoir sauvé leur vie.
« Sunnk, Sunnk, Sunnk, Sunnk…
J’étais leur champion pour un temps. Je n’aimais pas tout ceci mais peu importe, je devais vite la retrouver. Avant de partir, le père m’a indiqué que c’est le tavernier qui m’a ramené chez eux. J’ai couru, couru pour arriver le plus vite possible, tout en me faufilant entre les villageois. Arrivé à la taverne, je poussais la porte. Tous les clients, Pandawa, Iop, Sadida… me regardaient, et avaient stoppé leur activité.
« -Ah ! Vous revoilà parmi nous, dit le tavernier tout en lavant un verre.
-Oui me revoilà.
-Qu’est-ce qui vous amène la ? Une bière ?
-Non je venais juste vous demandez où vous aviez emmené ma fiancée.
-Votre fiancée ? Ah oui…et bien.
-Quoi que ce passe-t-il ?
-Et bien en fait je ne l’ai emmenée nulle part. J’ai bien peur que ce soit le chef des Scorbutes Noires qui l’ait kidnappée.
- M…Merci.
-Vous voulez de l’aide ?
Je claquais la porte. Il fallait que je la retrouve. J’ai alors démarré mes recherches. Je décidais de refaire tout le chemin qu’avait pris les Scorbutes Noires avant d’arriver à Amakna. Les terres étaient brûlées, le mal était partout. Mon histoire faisait le tour d’Amakna, les gens voulaient me voir. Ils m’offraient de la nourriture et moi je leur promettais retrouver Dorva et de lui faire payer.
Chapitre III : La Quête
Mon chemin me mena bien loin de chez moi. Ma quête bien entamée, ce n’était pas très compliqué de retrouver leurs traces, ils avaient tout brulé. Un matin, j’arrivais là où personne ne voudrait être car cela n’annonce que la mort au bout du chemin.
30 Septange 641
Dans les Landes de Sidimotes, il faisait gris, les arbres étaient morts, les ruines étaient partout et j’apercevais au loin la tempête. Dans le courant de l’après-midi, j’arrivais là où les pires cauchemars ne vont jamais, devant moi se dressait Brakmar. Je ne savais pas comment j’allais m’y prendre, après tous les Scorbutes Noires ne sont pas particulièrement appréciés dans la cité de Rushu encore moins son chef, un ancien bontarien et surtout, surtout pas un bontarien.
Les portes étaient grandes ouvertes, c’était l’heure de la relève. Tout en esquivant les miliciens, je pénétrais dans la cité. Je me suis rendu dans chaque taverne et chaque lieu public que je trouvais, mais rien, personne ne savait rien ou bien personne ne voulait en parler. Et c’est là que j’ai rencontré Seci Ves.
« -Je suis là sous les ordres D’Oto Mustam –je devais faire diversion-, je dois trouver un homme nommé Dorva, il dirige les Scorbutes Noires.
-Et bien je n’en ai pas la moindre idée. Mais je crois connaitre quelqu’un, il dirige l’ordre des espions, Ledrob Terceséc, il doit bien savoir quelque chose. Descendez le voir dans la tour, peut-être qu’il vous aidera.
-Merci à vous.
Je ne savais pas si c’était une ruse, s’il m’avait démasqué, donc j’avançais doucement. J’entrais dans la tour, descendais dans les sous-sols et je trouvais ce Ledrob.
« -Vous êtes Ledrob ?
-Oui c’est moi, tu viens pour ta formation ?
-A vrai dire non, je dois savoir ou se retrouve les membres des Scorbutes Noires ? Avez-vous une idée ?
-Et bien je pense que oui. Quand Brakmar a appris qu’ils existaient, on a décidé de les espionner. On ne voulait pas les détruire on pensait qu’ils pourraient nous servir. Après plusieurs mois, ils nous ont menés dans la Tour de Gisgoul, et c’est là qu’ils tenaient leurs réunions presque toutes les semaines. Mais maintenant ils ont disparu alors à quoi bon vouloir savoir où ils se trouvent ?
-Heu...Pour la culture je suppose.
Je ne voulais pas m’attarder, j’avais déjà passé assez de temps dans cette cité. Mais c’était déjà trop tard une vingtaine de miliciens m’attendaient à la sortie.
« -Rendez-vous et peut-être que vous ne souffrirez pas trop.
-Oh non ! J’ai beaucoup de chose à faire et croyez-moi aller dans vos prisons est la dernière chose dont j’ai envie.
-Tant pis. Chargez !
Me battre ou fuir ? Les deux avaient leurs avantages mais vu le nombre, fuir était certainement la meilleure solution. Par chance, aucun autre milicien ne se joignit à la poursuite. Je renversai tous les étals sur mon chemin. Les habitants regardaient par la fenêtre. La porte ! Voilà la porte, il fait que je me dépêche.
« Fermez les portes ! Ordonna le milicien.
5 mètres, 4 mètres, 3 mètres, 2 mètres…
« -C’est trop juste tu ne passes pas Sunnk ! M’exclamais-je.
1 mètre… Et in extrémis j’étais passé. Je n’avais plus qu’à filer jusqu’à la Tour de Gisgoul. Quelques bworks sur le chemin mais rien de grave. Me voilà dedans. J’entendais du bruit en bas, je descendis immédiatement.
« -Dorva !
-Sunnk te revoilà, tu as fait vite, je m’attendais à te voir mais pas aussi rapidement tout de même.
-Rend moi ma fiancée.
-Tu crois que je suis si stupide ? Elle n’est pas là.
-Je vais te tuer alors ! Pour tout le mal que tu as fait.
-Et comment vas-tu la retrouver ? Sans moi elle resterait prisonnière tout le reste de sa vie.
-Que veux-tu ?
-Nous y voilà, il faut que je te raconte. Je savais que tu étais au Kolizéum, je suis donc passé par là en savant que tu me suivrais. Je savais que tu tuerais mes hommes, et je savais que tu finirais affaibli, et te louper n’étais pas une erreur mais bien un calcul rigoureux.
-Pourquoi tout ça ?
-Parce que je sais que tu es un très puissant Iop et que tu pourrais me servir à merveille.
-Jamais Dorva.
-Ta fiancée Sunnk, ta fiancée.
-Parle.
-Tu vas faire rigoureusement ce que je te dis. Tu vas commencer par te rendre à Amakna et là-bas tu accompliras ma volonté. Tu tueras.
Avais-je le choix à l’époque ? Non, je l’aimais trop pour refuser.
« -Très bien Dorva, tu as gagné, demande moi ce que tu veux. Mais je te préviens, si tu ne me la rends pas, tu mourras.
-Mais oui Sunnk, ne t’inquiète pas. Tu vas commencer par retourner à Amakna et tu vas t’occuper de la famille qui t’a soignée, puis du tavernier.
Et me voilà parti pour faire quelque chose d’impensable.
1er Octolliard 641
C’était le mois de Brumaire, le saigneur macabre. Coïncidence ? Je ne sais pas. Arrivé à Amakna, je retrouvais une ville paisible, les gens se promenaient comme si tout avait été oublié. Je me trouvais devant la maison de la famille qui m’avait gentiment soigné et là le doute s’est installé mais il fut de courte durée, m’ayant vu arriver, ils m’ont invité à entrer. Ils me racontaient leur petite vie depuis que j’étais parti et comment les habitants continuaient de m’aimer.
« -Je dois y aller, dit le fils, je dois aller à la bibliothèque.
-Non tu ne vas nulle part.
-Heu…si je vous assure je dois y aller.
-Non *Je mis ma main sur le pommeau de mon épée et tous allèrent se rasseoir*
-Mais que faites-vous, dit le père.
-Ce sera rapide.
Environ dix minutes plus tard, je suis sorti et sur la fenêtre on pouvait y voir une tâche de sang. Les habitants venus pour me dire merci, ne me dirent finalement rien et s’enfuirent en courant. Je me dirigeais désormais vers la taverne. De courageux Iop se mirent sur mon chemin.
« -Partez jeunes Iop, vous mourrez à l’inverse.
-Tu les as tués alors qu’ils t’ont sauvé, traître !
Et je suis passé non sans combattre. Arriver à la taverne, il m’attendait. Il était sans défense, personne avec lui et aucune arme.
« -Tu vas oser me tuer Sunnk ? Je suis sans défense, as-tu de l’honneur ?
-Malheureusement pour vous, non , plus à cet instant.
J’ai soulevé mon épée et elle s’est abattue sur sa nuque. C’est là que Dorva est apparu.
« -Sunnk, c’est parfait, je ne pensais pas que tu le ferais donc je t’ai suivi pour en être sûr, mais si et en plus avec une conviction si intense, c’était beau à voir.
-Ne me parle pas Sram. Rends la moi maintenant.
-Te la rendre ? Tu es fou ! Tu as encore bien des missions à accomplir pour moi.
-Non ce n’était pas notre accord.
-Les règles c’est moi Sunnk, et tu appliques. Tu vas maintenant te rendre dans tous ces endroit *Dorva me tendit une lettre*.
-Je finirais par te tuer Dorva.
-Bonne quête Sunnk.